Post-rock

Depuis qu'il existe, jamais 31 Knots ne s'était autorisé une si longue pause. Habituellement fidèle au rythme d'un album par an, il aura cette fois fallu trois années pour qu'on se délecte d'une nouvelle salve de cet indie rock, post rock sans égal, inventif et débordant d'idées.

Après des années sur la route et en tournée (notamment avec The Cure), le groupe se mure dans le silence, le recueillement et écoute de l'IDM, Daft Punk, de la house de Chicago. "We were exploding anyway" est le reflet de toutes ses influences électroniques sur cette base ancrée dans le post rock. Audacieux, puissant et inclassable, la musique de 65DAYSOFSTATIC va redéfinir les contours du rock de sa parure électro.

Cet album est une élévation positive qui colle au plus près de l'euphorie que le trio irlandais distille sur scène depuis le début du siècle.

Le dialogue cosmique de Balmorhea initié en 2007 se poursuit avec "Stranger" mais tourne cette fois sa vision vers la terre et sa résonnance cosmique (plutôt que l'inverse). Toujours influencés par leur Etat du Texas, ils quittent un état contemplatif pour se plonger plus sérieusement dans l'histoire et le territoire qu'ils habitent (et qui les habite). Des états troublants par leur transcription du tumulte d'une vie péri-urbaine, sensuelle, à la découverte de l'énergie divine qui habite la faune et la flore de leur environnement. Chaque note est pesée, chaque accord est maîtrisé, par le long processus de création qui fit éclore chaque chanson au bout de plusieurs mois, voire plusieurs années.

Apparaissent sur ce nouvel album le pionnier anglais de la synth pop sombre Gary Numan, le chilien Matias Aguayo, producteur de techno minimale chez Kompakt, l'indie rocker cultissime Kazu Makino de Blonde Redhead, et Yamantaka Eye, frontman messianique du groupe japonais d'avant-garde Boredoms.

 

Après un EP et 2 albums unanimement salué par la critique, les Américains de Caspian nous offrent enfin leur premier album live. Enregistré à Boston à l'Old School Church en octobre 2010, ces 5 titres nous plongent dans leur nivers musical sans pareil, planant, profond, aérien, intemporel.

Retour aux sources affiché, Do Make Say Think revient avec ''Other truths'', un album aussi organique que leur premier opus éponyme sorti il y a déjà 12 ans. Accompagné à l'occasion de membres de The Akron Family et de Lullabye Arkestra, l'un des groupes de rock instrumental les plus respectés délivre un somptueux sixième album ; un récit sonore plein d'âme et d'émotion à la hauteur de sa réputation.

À chaque sortie, à chaque écoute il faut s'attendre à l'inattendu. Ainsi le nouvel album d'Efterklang, intitulé "Piramida", sonne comme étant l'une des plus belles sorties de cette fin d'année en nous proposant délices, évasions et grands espaces. C'est en effet ce qu'il nous frappe aux yeux, du moins aux oreilles, quand on se met à parcourir l'ensemble de ce disque. La profondeur des mélodies, l'homogénéité des pistes, l'aspect organique et spacial des différents échantillons sonores, font de cet album une oeuvre brumeuse, délicate et chaleureuse. Et c'est en écoutant des titres comme " Sedna ", " Black Summer " ou encore " The Living Layer " que l'on se prend à admirer la musique de ces danois installés à Berlin.

Discrètement mais avec une constance qui force le respect, les post-rockers d'Austin continuent d'élaborer une discographie parfaite avec leur 6e album à ce jour. Groupe unique, ils évitent soigneusement les chemins balisés des musiques à la mode. Véritable réponse texane à Mogwai ils n'en conservent pas moins leur singularité, faite d'atmosphères fluides et éthérées malgré les strates de guitares ciselées. Beau comme un lever de soleil sur le désert.

Un courant. C'est ce qui semble porter la musique de l'auteur-compositeur multi-instrumentaliste Robin Foster. Un flux hypnotique charriant des images de paysages qui défilent, de villes qui palpitent dans la nuit et de couleurs troubles, dans un 'road movie' sans fin. Ensorcelantes et sensuelles, ses compositions instrumentales mélancoliques font jaillir une tension aussi insaisissable qu'indéniable, gorgée de textures cinématiques fortes, de boucles électroniques et de claviers aériens ; le tout porté par des vagues de guitares. Dans les volutes tantôt subtiles tantôt puissantes où ondoie la musique de Robin Foster, des influences se distinguent par petites touches : Talk Talk, Sigur Ros, Godspeed You Black Emperor!, Radiohead, New Order ou même The Smiths... " PenInsular " - un troisième album enregistré dans le studio de Robin à Camaret, en Bretagne. Un album entièrement instrumental, voulu comme un hommage à la ville d'adoption de Robin et à ses habitants. Mixé à Manchester par Jim Spencer (The Charlatans, Vaccines, New Order), chaque titre de " PenInsular " porte le nom d'une région de la péninsule et fait souvent référence à ses paysages naturels. Robin parle de cet album comme d'une " carte postale ". On y retrouve capturée à la perfection l'essence même de cette côte magnifique et sauvage.

Connu pour leurs concerts virulents pendant lesquels la musique est alliée à une projection d'images provocantes, God Is An Astronaut (GIAA) considère chacun de ses albums comme étant une "photographie sonore de ce que nous sommes à cet instant donné" et ce septième album est peut-être le plus saturé, le plus foudroyant des clichés jusqu'aujourd'hui. Origins marque également le retour de GIAA chez Rocket Girl Records qui avait révélé le groupe en 2005 avec '"All is violent, all is bright". "Origins" fluctue entre une agitation contrôlée, des rêveries mélancoliques menées par le piano, ou encore des mélodies exaltées sans pour autant s'éparpiller.

Evénement GY ! BE est de retour ! 10 ans se sont écoulés depuis leur phénoménal ''Yanqui U.X.O'' (novembre 2002). Depuis, le groupe avait été simplement mis en sommeil, chacun des membres s'étaient concentrés sur des projets annexes (A Silver Mt Zion, Hrsta, Set Fire to Flames, Black Ox Orkestar, Exhaust...), juqu'à leur reformation il y deux ans pour des séries de concerts en Europe et aux US, mais toujours pas de nouveau disque en vue. Voici chose faite avec ''Allelujiah ! Don't Bend ! Ascend'', album construit durant ces deux dernières années, qui reprend là où ''Yanqui U.X.O'' nous avait laissés. Un disque puissant, sombre et pur.

The Shallows explore notre relation à la technologie. Produit par Richard Formby, reconnus pour son travail sur l'album des Wild Beasts " Two Dancers " (lauréat du prix Mercury). Cet album montre comment nous sommes noyés par l'information, comment les outils que nous utilisons nous ont influencés et cette relation étrange que nous entretenons avec la technologie digitale et l'informatique. En somme, une vraie réflexion sur ces machines qui ont changées notre vision du monde et de la vie.

"All erodes" est l'épilogue de la série commencée avec "Tsunami" (2004), "The second wave" (2006) et "A final storm" (2010). Khoma, trio Suédois formé de membres de Cult Of Luna et Totalt Jävla Mörker, fait du rock atmosphérique et dépressif bien monté par moments, à la fragilité exacerbée à d'autres instants. "All erodes'' reste un formidable moyen de découvrir leur univers si particulier, et peut être vous donnera il l'envie d'aller plus loin en avant, et de vous intéresser de plus près à leur carrière si riche en moments forts.

Kreidler a été fondé en 1994 à Düsseldorf par Thomas Klein, Andreas Reihse, Detlef Weinrich & Stefan Schneider (qui quitte le groupe en 1998 pour fonder To Rococo Rot). Kreidler a déjà remixé des artistes comme Depeche Mode, Einstürzende Neubauten & Faust pour ne citer qu'eux et ont collaboré avec Klaus Dinger (NEU!), Add (N) to X, Young Gods, Theo Altenberg, Momus, Leo Garcia, Pyrolator & les Chicks on Speed. Leur musique est souvent sélectionnée pour agrémenter les défilés de haute couture (Chanel, Lacoste, Giles Deacon), "Den" est leur 11ème album !

Atypique, Long Distance Calling l'est assurément. Le choix d'être un groupe instrumental montre une vraie volonté de se démarquer. Il faut dire que la musique se suffit à elle-même. Long Distance Calling propose sur "The flood inside" un Metal Progressif et atmosphérique, paré d'électronique du plus bel effet. Entre Tool et Pink Floyd. La nouveauté cette fois ci étant que le groupe a décidé des parties vocales. Multipliant ainsi les couches instrumentales et vocales, Long Distance Calling captive son auditoire en alternant les passages Rock gorgés d'électricité, les ponts atmosphériques reposants, privilégiant les montées en puissance pour revenir au riff principal, moteur de la musique. Long Distance Calling a donc réussi son quatrième album avec brio et confirme son statut de groupe en pleine progression.

Ambitieux projet que celui d'Anthony Gonzalez qui signe ici un double-album ! Ambitieux dans les textures sonores, ambitieux dans l'ampleur des territoires traversés, le cerveau de M83, déjà connu pour être un expert des musiques électroniques dans toute leur diversité, fait d'Hurry Up, We're Dreaming un beau patchwork de symphonies miniatures toujours portées par des mélodies d'essence souvent pop. On pensera tant à Brian Eno que, plus près de nous, à Animal Collective. On pensera surtout tenir entre les mains un des albums électroniques les plus kaléidoscopiques de ces derniers mois.

Après la mort tragique de leur batteur Jerry Fuchs, Maserati s'est longtemps demandé s'il fallait poursuivre l'aventure. Et puis il leur restait des pistes enregistrées avec lui, alors ils ont finalement décidé de lui rendre un dernier hommage. Avec ''Pyramid of the sun'', on retrouve toute la grandeur postrock du groupe, rejoint à l'occasion par Steve Moore de Zombie et Justin von der Volgen de !!!.

Enregistré à l'été 2013 dans le mythique studio Castle Of Doom, cet opus marque la phase la plus récente dans l'oeuvre de plus en plus conséquente de Mogwai, construite à force de prestations scéniques irréprochables et d'une discographie prolifique. Passé maître dans la création de véritables dédales sonores, le groupe poursuit son évolution vers un son plus délié, déjà initiée avec son septième album, Hardcore will never die but you will. Épaulé par Paul Savage, producteur et ingénieur ayant notamment contribué à deux de leurs précédents albums, Mogwai multiplie les collages de textures colorées, en leur superposant des beats de plus en plus électroniques. Ce tableau sonore est complété par les guitares sur lesquelles Mogwai a bâti sa réputation, même si elles sont cette fois moins ouvertement agressives.Le combo qui s'était déjà démarqué dans un style rock puissant bien à part revient et recrée son style : les riffs sont toujours aussi énormes, la batterie imposante, et les solos dans la lignée du hard rock des 80's comme on en fait plus. A cela s'ajoute un nouveau chanteur bien agréable à écouter. C'est sur un style monstrueusement accrocheur que Chrome Division avait fait sa réputation. Après deux années d'absence et quelques changements dans le line-up, le groupe Norvégien nous revient avec un album démoniaque. Un régal de nostalgie qui permettra aux jeunes fans de Dimmu Borgir de découvrir l'essence même du rock.

A la suite de leur album très remarqué '' Hymn to the immortal wind'' et de la tournée triomphale qui suivit (transcrite sur le double album live Holy Ground), Mono démontrent à nouveau une grande sensibilité et une maturité hors-norme à la croisée des styles et de leurs évolutions. ''For my parents'' est le premier album sans la participation de Steve Albini (présent depuis 2003) et c'est le producteur légendaire Henry Hirsch qui les a enregistrés dans une cathédrale réhabilitée à New York.

C'est le grand retour de Mum avec leur 6ème album, "Smilewound" sur Morr Music ! Le collectif islandais revient très fort avec 11 nouveaux titres dont un avec Kylie Minogue, "Whistle" qui est le thème du film "Jack & Diane" sorti en 2012. Très aérien et détendu, ce nouvel album les voit revenir avec certains de leurs meilleurs morceaux.

6 ans après ''The devil you + me'' et 12 ans après le chef-d'oeuvre incontesté Neon Golden, The Notwist le groupe culte allemand revient avec un nouvel album qui fera date, ''Close to the glass''. Le groupe des frères Archer s'est toujours fait rare mais a illuminé à chaque fois les personnes qui ont posé une oreille sur leur musique faite d'électro pop songs intemporelles. ''Close to the glass'' ne fait pas exception avec notamment des titres comme 'Kong' ou 'Run run run', véritables pépites pop qui sonnent déjà comme de futurs classiques.

Avant leur hiatus en 2009, les membres de Pelican avaient déjà posé durablement posé leur marque sur la scène métal instrumental. Cette renaissance nous présente un album plus pur et plus construit. Enregistré à Chicago avec l'ingénieur Chris Common et avec la participation du guitariste Dallas Thomas du groupe The Swan King (en remplacement de Laurent Schroeder-Lebec), Forever Becoming est une longue méditation sur le cycle infini de la vie et la mort. Il faut beaucoup d'expérience et encore plus de confiance pour s'attaquer au plus grand et au plus monolithique des thèmes que l'on trouve en art, mais cet album prouve que Pelican possède largement ces deux qualités et sait les manier avec brio.

''3'' de Rien est le premier EP d'une trilogie sans nom... Il a été enregistré, mixé et masterisé par Fred 'Brain' Monestier à la Bobine de grenoble en février 2010.

Le trio de post-metal Russian Circles revient avec son quatrième album, plus heavy, plus novateur encore que les précédents. Empros prend ainsi le relai de Geneva, avec ses riffs et mélodies tels des hymnes. Le groupe injecte dans ses compositions une nouvelle dose de rythmes assourdissants, avec la même intensité viscérale propre à Godflesh, Swans ou Neurosis. Révision radicale de l'approche du heavy et de la mélodie, Empros est un monolithe, le son d'un groupe qui secoue l'éternité avec la foce brutale d'un Behemoth en furie. Enregistré au Phantom manor de Chicago avec Brandon Curtis de The Secret Machine et Interpol.

L'album ''Kveikur'' de Sigur Ros est à l'image de sa pochette : noir, étrange, impossible à identifier. Chacun des titres est écrit et composé par le groupe islandais, et est formé d'un seul mot souvent énigmatique : Hrafntinna (obsidienne), Rafstraumur (courant électrique) ou Bláþráður (mince fil). Le son, tout aussi indéfinissable, est, selon les dires des membres eux-mêmes, nettement ''plus agressif'' que sur les six albums précédents... Le départ du pianiste Kjartan Sveinsson, qui a beaucoup ébranlé Sigur Ros, ne lui a donc tout de même pas porté le coup de grâce, loin s'en faut. Un disque aussi fascinant que l'est ce groupe depuis sa naissance en 1994.

Not Music est le dixième album de Stereolab, sorti le novembre 2010. Il a été enregistré en 2007, en même temps que le précédent album du groupe, ''Chemical chords'', au studio Instant Zero de Bordeaux.

S'inscrivant au début des années 80 dans le mouvement synthé-pop avec The Party's Over, Talk Talk devint ensuite un des groupes phares de la décennie avec les titres emblématiques ''Such a shame'' et ''It's my life'', tirés de l'album du même nom. Emmené par le charismatique Mark Hollis, la formation livra ensuite deux chefs d'oeuvres ,''The colour of spring'' et ''Spirit of Eden'', dont l'écriture et la production restent aujourd'hui encore fascinantes (Life's What You Make It, Living In Another World, I Believe In You). Ressortant non seulement en CD mais aussi en vinyle, avec dans celui-ci, sur DVD, ces deux opus comptent parmi les albums les plus influents de ces vingt-cinq dernières années, ayant ouvert pour de nombreuses formations la voie vers une pop plus exigeante et expérimentale. En somme, des rééditions très, très attendues.

Cette formation n'a cessé de défier le concept même de genre musical depuis ses débuts en 1999. Le groupe est récemment revenu à une formation de cinq musiciens, avec la guitare électrique de Menuck émergeant telle une colonne vertébrale entre les deux violons (acoustique et électrique), une basse et une batterie. Fuck off get free... est le premier album depuis le nouveau style et son du groupe en tant que quintet. Le morceau épique de 14 minutes Austerity blues, laisse entrevoir l'avis inflexible de Menuck sur un monde trop plein de pauvreté et d'injustice. Il ne faut cependant pas réduire cet opus au rang d'album apocalyptique et donneur de leçons, il regorge de mépris et d'espoir, terriblement passionné mais ostensiblement non romantique.

Cela fait douze ans que le bijou indie/math/rock Toe reste discrètement cantonné à l'archipel nippon et pourtant quelle musique ! Pour la première fois de son histoire, Toe s'apprête à quitter le sol japonais pour nous envahir et le groupe a tous les atouts nécessaires : une musique élégante, sucrée, énergique. Ce groupe instrumental tape dans un mathrock aux angles pop, rappelant une version pétillante et pastelle de Tortoise.

Sortie du second album de Tortoise, ''Millions now living will never die'', avec en ouverture les 20 minutes du titre "Djed". Un album fondateur du mouvement post-rock et créé lors de 10 jours d'isolement dans le Vermont, avec pour la première fois la participation de David Pajo (en remplacement de Bundy K. Brown parti pour des projets solo fin 1994).

Totorro sort en 2008 son premier Ep, un début prometteur qui leur ouvre d'entrée de jeu les portes des salles et des premières parties de choix : Caspian, As We Draw, Tides From Nebula... Totorro débarque avec classe et décontraction dans le paysage post-rock français. Le 28 avril 2014 est sorti leur premier album ''Home alone'' (Recreation Center, le label de Yelle). Un album joueur, puissant, lourd, nerveux et léger. Les compositions ont cette force qui balade l'auditeur du début à la fin sans même sentir le temps passer.